




















Le 26 avril 1986, l’explosion du réacteur numéro 4 de la centrale nucléaire Lénine à Tchernobyl marque un tournant majeur, impactant non seulement l’Ukraine, mais aussi le monde entier. Suite à cette catastrophe, la ville de Pripiat est placée en quarantaine, devenant un laboratoire involontaire des conséquences du nucléaire sur l’environnement. Les habitants abandonnent précipitamment leurs foyers, laissant Pripiat et ses environs à la merci de l’ennemi insaisissable : la radioactivité.
Pripiat se transforme alors en une cité fantôme, où seuls la nature et le temps laissent des traces visibles de la présence humaine passée. Malgré la luxuriance de la végétation, rien n’indique le danger qui persiste, ni les événements tragiques survenus. Un silence presque sacré enveloppe les lieux, brisé seulement par le bip du compteur Geiger rappelant le mal invisible qui nous entoure.
Depuis près de 20 ans, j’explore des lieux abandonnés et visiter Tchernobyl était un rêve que j’ai réalisé en 2017. Je pensais que cette expérience serait différente des autres, mais en parcourant la zone pendant des heures, je retrouvais les mêmes paysages désolés. Seul le compteur Geiger dans ma poche me ramenait à la réalité invisible de la radioactivité. Les photos que je prenais ne parvenaient pas à saisir l’essence de cet espace contaminé.
J’ai donc cherché à matérialiser l’invisible de différentes façons afin de découvrir et appréhender Tchernobyl et la radioactivité :
L’intangible : la radioactivité, bien qu’intangible, a une existence réelle et un impact sur notre vie. Cette dernière partie tente de représenter visuellement la radioactivité à travers des zones irradiées plus ou moins intensément sur les photographies, grâce à l’utilisation de peinture phosphorescente. De jour, les images apparaissent normales, tandis que de nuit ou sous éclairage UV, la présence de la radioactivité devient perceptible. (Passez la torche UV sur les tirages pour découvrir la radioactivité)